Le 1er juillet, les mineurs ne joueront plus: deux décrets publiés hier interdiront aux moins de 18 ans - déjà exclus des casinos et du PMU - tous les jeux de loterie et les pronostics sportifs commercialisés par La Française des Jeux (FDJ).
Annoncée fin janvier par le ministre délégué au Budget Jean-François Copé pour lutter contre la dépendance aux jeux, la mesure est destinée à "protéger les publics les plus fragiles".
Depuis deux ans, la France est pressée par la Commission européenne de justifier son monopole sur les jeux d'argent et de hasard placés sous les tutelles étroites des ministères du Budget (FDJ), de l'Intérieur (casinos) et de l'Agriculture (PMU).
A l'appui de ses refus réitérés d'ouvrir le juteux marché français des Jeux d'Argent et de Hasard (JAH) (20,3 milliards d'euros en 2006) aux opérateurs privés étrangers, la France a toujours avancé la nécessité d'un contrôle étatique pour moraliser et sécuriser ce secteur.
Pour interdire les jeux de la Française des Jeux aux mineurs, le ministère du Budget a suivi un avis du Comité consultatif pour la mise en oeuvre de la politique d'encadrement des jeux et du jeu responsable.
Les jeux sont dangereux pour les personnes qui perçoivent le phénomène d'addiction au point de vivre voir de faire vivre leur famille dans la misère. Les conséquences peuvent être plus graves sur la santé des personnes : suicide, agression des proches ...
En 2006, les Français ont laissé chaque jour 55,6 millions d'euros dans les caisses de la Française des Jeux (FDJ), du PMU et des casinos.
Les trois grands opérateurs ont enregistré une recette totale de 20,3 milliards d'euros : 9,5 milliards pour la FDJ et ses 40 000 points de vente; 8,1 milliards pour le PMU, ses 225 hippodromes et ses 8 881 points de vente; 2,7 milliards de produit brut des jeux (différence entre mises et gains) dans les 193 casinos (19 000 machines à sous).
Ce sont ainsi 6 milliards d'euros qui ont alimenté les caisses de Bercy en 2006 en prélèvements divers, taxes et autres impôts.