Entre 5% et 12% des décès par cancer du poumon seraient attribuables chaque année en France à l'exposition domestique au radon, selon une étude publiée ce matin par l'Institut de veille sanitaire (InVS) dans le BEH n°18-19 (Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire).
Le radon, un gaz radioactif d'origine naturelle, est inodore. Il est impossible de le détecter par les sens et a notamment tendance à s'accumuler dans les pièces les moins ventilées. Il ne peut être dangereux que s'il est présent en très grande quantité.
Il est la deuxième cause du cancer du poumon après le tabagisme. De récentes études concluent qu'approximativement 94% des décès par cancer du poumon surviennent chez des fumeurs ou anciens fumeurs.
Selon des chiffres de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), le nombre total des décès par cancer du poumon en France s'est élevé à 25.134 en 1999.
Parmi ces décès, certains sont dus au tabagisme, d'autres au radon seul, d'autres à la fois au tabac et au radon, et le reste à d'autres facteurs de risque, notamment la pollution atmosphérique.
L'exposition domestique au radon aurait été à l'origine des décès par cancer du poumon de 1.234 à 2.913 personnes en 1999 en France.
Si ces chiffres datent de 1999, plusieurs éléments permettent de généraliser ces résultats à la période actuelle, selon l'étude. Elle souligne en effet que depuis huit ans, il n'y a pas eu de disposition particulière d'envergure nationale pour réduire les concentrations de radon dans l'habitat français.
De plus, le risque prédit est attribuable à une exposition chronique s'étalant sur plusieurs dizaines d'années.
Enfin, le nombre de décès par cancer du poumon en France a peu évolué entre 1999 et 2004: il est passé de 25.134 à 26.746.
Voir le précédent article sur la lutte contre le tabagisme et le Service Médical Rendu (SMR) important du Champix.