Les infirmieres ont obtenu aujourd'hui du gouvernement l'assurance de l'intégration des études d'infirmiers dans le cursus universitaire LMD, ont estimé leurs syndicats à l'issue d'une nouvelle journée de mobilisation qui n'a néanmoins débouché sur aucun calendrier à long terme.
La réforme des études d'infirmiers est "à l’agenda du gouvernement" et une première réunion de travail sera organisée "d'ici le 15 juillet", a affirmé ce soir le ministère de la Santé, après avoir reçu une délégation de syndicats.
Une dizaine d'organisations représentatives de tous les secteurs, des infirmières hospitalières aux scolaires en passant par les libérales, avaient réuni à Paris plusieurs centaines de manifestants, un millier selon les organisateurs, 600 selon la police.
Il s'agissait de la troisième journée de mobilisation depuis mars destinée à réclamer "la reconnaissance de la formation à un niveau bac+3, son intégration dans un cursus universitaire LMD, des revalorisations salariales et une amélioration des conditions de travail".(voir l'article sur la précédente demande de reconnaissance de la formation au niveau Licence)
Actuellement, les étudiants infirmiers effectuent trois ans et quatre mois d'études, avant d'obtenir un diplôme seulement reconnu à niveau bac+2.
La reconnaissance de la formation des infirmières avait été promise par Nicolas Sarkozy pendant sa campagne électorale.
Selon le ministère, "une étude commune au ministère de la Santé et au ministère de l’Enseignement supérieur était d’ores et déjà en cours sur sa faisabilité et ses conséquences tant professionnelles que financières".
Pour Christian Allemand, représentant le Snics-FSU (infirmières scolaires) dans la délégation reçue par le cabinet de Mme Bachelot, "il y a eu un engagement du ministère d'intégrer la filière dans le dispositif LMD", a-t-il affirmé, saluant "les prémices d'une avancée". Pour autant, le communiqué du ministère reste très prudent: "les incidences sur les statuts des professionnels, sur le fonctionnement des instituts de formations, sur les relations avec l’université et sur l’équilibre des professions, et notamment la promotion professionnelle des aides-soignants, méritent un examen approfondi et doivent faire l’objet d’une approche globale et progressive".
Selon la CNI (infirmières du public et du privé), les syndicats ont obtenu une lettre de cadrage interministérielle portant sur leurs trois revendications. Le cabinet de Mme Bachelot a annoncé qu'"un schéma de travail sera(it) présenté, dans les semaines à venir, aux organisations syndicales représentatives, aux représentants des étudiants et aux associations professionnelles".
A part la première réunion qui doit se tenir le 15 juillet, "le ministère n'a pas voulu s'engager sur un calendrier à terme. On n'est pas sûrs que cela ira très vite", a regretté M. Allemand. Or "la profession s'est tellement faite +bananer+ ces dernières années que nous allons être très vigilants", a-t-il mis en garde, d'autant que selon lui, "le ministère a refusé de parler d'une revalorisation salariale maintenant".
"C'est une avancée, mais quand la réforme sera-t-elle en vigueur ? Il n'y a pas eu d'annonce de date-butoir", a renchéri Myriam Petit, du syndicat Convergence infirmière (CI, infirmières libérales).