La sécurité sociale ne va pas mieux.
Le rapport annuel de la Cour des comptes sur les chiffres de la sécurité sociale de 2006, présenté hier par son premier président, ne laisse planer aucune illusion.
Avec 8,7 milliards d’euros de déficit en 2006 au lieu de 11 en 2005, on pourrait penser qu’il y a une petite amélioration. Mais, a souligné Philippe Séguin, «cela reste encore très élevé alors que la conjoncture économique générait une croissance significative des recettes».
La Cour des comptes - ce n’est pas son rôle - n’a pas cherché à analyser la pertinence des mesures actuellement envisagées par le gouvernement pour remettre à flot la Sécu: franchise de soins non remboursés, allongement de la durée de cotisation pour la retraite, TVA sociale, etc. Pour autant, elle n’est pas à court d’idées.
Et de citer le cas de la chirurgie urologique, spécialité où dans 27 départements on ne trouve plus aucun médecin ne pratiquant pas de dépassements. «Cela met en cause le principe d’égal accès aux soins», accuse Séguin, qui estime qu’il serait temps de pratiquer «des incitations négatives» auprès de certains médecins. Par exemple, en ne prenant plus intégralement en charge les cotisations de Sécurité sociale pour ceux qui s’installeraient dans des zones où la densité médicale est déjà trop forte.
Au chapitre recettes, la Cour des comptes et son premier président suggèrent que l’on remette à plat l’ensemble des exonérations de cotisation sociale ou de CSG. Et Philippe Séguin de prendre un malin plaisir à dénoncer les cadeaux aux plus riches. «Un bénéficiaire de stock-options, c’est 30 000 euros de cotisation manquante, souligne-t-il. Et si l’on s’en tient aux 50 premiers, c’est 3 millions d’euros : ils ont touché en moyenne 10 millions chacun !»