Première cause de mortalité évitable chez les jeunes comme l'a indiqué le rapport sur les causes de cancers dévoilé à l'Académie de Médecine, l'alcool est une nouvelle fois épinglé par l'Académie nationale de médecine. En plus des rappels des textes en vigueur et des constats sur la situation actuelle, elle propose toute une série de mesures et, entre autres, réduire l'alcoolémie maximale au volant à 0,2g/l pour les apprentis conducteurs.
Dans le rapport "Evolutions des conduites d'alcoolisation des jeunes: motifs d'inquiétude et propositions d'action" du Pr Roger Nordmann du 5 juin 2007 dont la lettre du Bulletin de l'Académie de septembre 2007 a repris le thème dans la page 1, l'Académie émet ainsi « 15 recommandations d'utilité publique » pour lutter contre les méfaits de l'alcool chez les jeunes. Des recommandations justifiées notamment par les « récentes modifications d'alcoolisation des jeunes », en particulier « l'importance croissante » du binge drinking, mis en évidence par l'enquête ESCAPAD 2005.
L'Académie propose en premier lieu, de diminuer l'accessibilité aux boissons alcooliques, avec une application stricte de la vente aux mineurs, l'interdiction de vente à toute heure de boissons alcooliques dans les stations-service, l'interdiction de toute vente d'alcool à l'occasion d'événements sportifs, ainsi que la prohibition de parrainages par des producteurs de boissons alcooliques ou alcoolisées des soirées festives destinées aux jeunes, notamment étudiants et enfin d'améliorer la formation à la prévention du mésusage d'alccol des serveurs et barmen.
Elle propose aussi des modifications réglementaires, l'augmentation des taxes sur les boissons alcooliques et la diminution de celles concernant les boissons non alcooliques, la surtaxation des boissons ciblées sur les jeunes et une réduction à 0,2 g/l de l'alcoolémie maximale au volant pour les "conducteurs de véhicules à moteur titulaires d'un permis de conduire probatoire".
Enfin, l'Académie appuie l'aspect éducation et information par le développement de l'éducation à la santé dès l'enseignement primaire, la diffusion de messages de prévention exprimés en unités alcool (Voir en cela le logo 2340 présent sur les publicités d'alcool) et le rétablissement de la publicité de l'alcool sur la voie publique prévue dans la loi Evin.
Elle termine par l'"amélioration du repérage précoce et l'accompagnement des consomateurs à risque" par la systématisation du questionnement approfondi et détaillé de la consommation d'alcool lors de consultations (extra)hospitalière et le remplacement de la mise en cellule de dégrisement par un véritable « accompagnement médico-social »… .
Ces recommandations ne devraient pas rester dans les tiroirs de ladite Assemblée ou d'un quelconque ministère. « Ce rapport servira de base à une action de prévention conjointe de l'Académie de médecine et du Rectorat de Paris dans les collèges et les lycées » rassure en effet son auteur.
Déjà, le Président du Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR), Robert Namias, avait indiqué sa volonté de réduire à 0.2 g/L le taux légal d'alcool pour les jeunes conducteurs (voir l'article).