A peine 4% des Français en âge de donner leur sang l'ont fait en 2006.
C'est très insuffisant et l'Etablissement français du Sang (EFS) tire la sonnette d'alarme. « Cette situation ne permet plus aujourd'hui de répondre de façon satisfaisante à une demande croissante et continue » a déclaré son président Jacques Hardy. Voir le précédent appel au don lancé en septembre 2007.
Selon l'enquête « Conditions de vie et aspirations des Français » menée pour la première fois en juin dernier par le CREDOC, 52% des Français déclarent avoir déjà donné leur sang … une fois dans leur vie et seulement 4% à le faire régulièrement. La périodicité moyenne est de 1,6 don par an, alors que 2 dons par donneur et par an seraient nécessaires. Il y a 4 mois avait lieu la journée mondiale du don du sang.
La question est en fait émaillée de paradoxes. Car si « plus de 88% des Français considèrent que le don de sang est un acte normal et utile, seuls 34% ont l'intention de (le) donner dans les 6 prochains mois et à peine plus de 4% par an passent à l'acte ». Il est vrai par exemple que 65% de nos concitoyens estiment « qu'on n'entend pas assez parler du don de sang ». Jacques Hardy souligne par exemple, la nécessité de mettre en œuvre une véritable « pédagogie de la sécurité. Nous faisons régulièrement appel aux dons, mais la liste des exclusions est de plus en plus longue ».
Après un « passage à vide » lié à des affaires comme celle du sang contaminé, les produits du sang sont à nouveau bien perçus en France dans le public, et aussi parmi les professionnels de santé. Ces derniers y reviennent donc même si « la France (reste) aujourd'hui le pays de l'Union européenne où l'on transfuse le moins », souligne le Dr Jean-Louis Beaumont. Directeur des Collectes à l'EFS Ile-de-France.
Aujourd'hui, le niveau de stocks à 12 jours est insuffisant pour faire face à un imprévu quel qu'il soit et une épidémie de grippe saisonnière ou une flambée de gastro-entérites interdisent les collectes. Des intempéries même localisées peuvent empêcher le départ des unités de collecte mobile.
Préoccupés par cette situation, les dirigeants de l'EFS appellent à un sursaut : particulièrement concernés, les donneurs appartenant au groupe 0-.
Alors souvenez-vous que
donner son sang prend quelques minutes et peut sauver des vies