Les dépenses de santé représentent une part toujours croissante du produit intérieur brut (PIB) des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), confrontés au vieillissement de leur population et à un bond de la consommation de médicaments
En 2005, les 30 pays membres de l'OCDE ont consacré en moyenne 9% de leur PIB aux dépenses de santé, après 8,6% en 2003 et après avoir oscillé entre 7,8% et 8,5% du PIB entre 1997 et 2002, relève l'OCDE dans son "Panorama de la santé 2007" présenté aujourd'hui.
La santé représente plus de 10% du PIB dans huit pays, c'était le cas dans quatre seulement en 2000 et trois en 1995. Les Etats-Unis conservent la tête de ce classement avec 15,3% de leur PIB consacrés à la santé, devant la Suisse (11,6%), la France (11,1%), l'Allemagne (10,7%) et la Belgique (10,3%). Le Mexique (6,4%), la Pologne (6,2%) et la Corée du Sud (6%) ferment la marche.
Les Etats-Unis arrivent également en tête en terme de dépenses par habitant: ils ont déboursé en 2005 quelque 6.401 dollars PPA (dollars américains sur la base de parités de pouvoir d'achat) par habitant, "soit plus de 2,25 fois la moyenne des pays de l'OCDE", qui s'élève à 2.759 dollars PPA, et environ 10 fois plus que les pays où les dépenses de santé ont été les plus faibles comme le Mexique (675) et la Turquie (586).
Le vieillissement de la population, lié au au progrès médical et à une meilleure hygiène de vie, explique pour une large part cette hausse des dépenses sanitaires.
Le "ratio de dépendance" des personnes âgées, qui compare le nombre de personnes âgées à la population en âge de travailler, s'élève à près de 20% dans les pays de l'OCDE, s'approchant des 30% au Japon, en Italie et en Allemagne, et des 25% en France et au Royaume-Uni.
L'OCDE estime qu'il devrait en 2050 "plus que doubler et serait alors de l'ordre d'environ une personne âgée pour deux actifs", faisant augmenter "les besoins de soins médicaux et de longue durée".
L'espérance de vie à la naissance s'élevait elle en moyenne en 2005 dans les trente pays membres à 78,6 ans, "soit un gain de dix années par rapport à 1960".
La mortalité infantile a "considérablement diminué": en 1970, on comptait en moyenne 30 décès pour 1.000 naissances vivantes. En 2005, ce taux moyen est tombé à 5,4 pour 1.000, seuls six des trente pays présentant une moyenne plus élevée.
La "mortalité prématurée", mesurée en termes d'années potentielles perdues, a pour sa part été "réduite de moitié depuis 1970", grâce aux progrès réalisés dans la lutte contre le cancer et les maladies cardio-vasculaires, mais aussi contre les "causes externes", à savoir les violences et les accidents de la route.
Le cancer et les maladies du système circulatoire restent cependant les deux premières causes de décès dans les pays de l'OCDE (voir le rapport sur les causes de décès en France).
Parmi les dépenses sanitaires, les "services médicaux personnels", qui couvrent les soins curatifs et de rééducation et les soins de longue durée ont représenté plus de 70% des dépenses courantes de santé.
L'OCDE pointe par ailleurs la "progression rapide" des dépenses en médicaments dans l'ensemble de ses pays membres.
Le montant des dépenses pharmaceutiques "a été supérieur à 550 milliards de dollars" en 2005. "En moyenne, le montant des dépenses pharmaceutiques par habitant a augmenté de plus de 50% en valeur réelle depuis 1995", note l'OCDE. Là encore, les Etats-Unis sont en tête du peloton avec 792 dollars par habitant, contre 413 dollars en moyenne dans l'OCDE
Voir aussi les statistiques mondiales de l'OMS avec la partie des dépenses de santé par rapport au PIB.