En 2005, 247 morts subites du nourrisson (MSN) ont été enregistrées en France métropolitaine, selon le numéro 3 de l'année 2008 du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), une constante diminution, notamment depuis l'adoption en 1994, suite aux conclusions d'une conférence internationale de consensus, du couchage du nourrisson sur le dos
La majorité de ces MSN (92%) sont survenues pendant la période post-néonatale (entre 28 jours et 364 jours) Deux enfants décédés sur trois en 2005 étaient des garçons.
Selon le BEH, l'évolution des taux de décès par MSN entre 1975 et 2005 présente quatre phases:
¤Première : période de croissance rapide entre 1975 et 1980, les taux passant de 28,3/100.000 à 102,8, soit une augmentation de 263%. Un phénomène que de nombreux experts expliquent par l'adoption de la position de couchage ventral.
¤Deuxième: progression nettement plus modérée (62%) entre 1981 et 1991, poursuit le BEH. C'est en 1991 que le plus fort taux de décès a été enregistré (192,9/100.000).
¤Troisième: dès 1992, très forte chute des taux de décès jusqu'en 1997 (-72%).
¤Dernière en date: depuis 1998, baisse régulière mais faible de la mortalité par MSN conduisant à des taux de décès peu élevés au cours des années 2000.
C'est la région Pas-de-Calais qui enregistre le plus fort taux de décès (52,5/100.000), suivie par les régions Poitou-Charentes, Champagne-Ardenne et Basse-Normandie. Ces taux ne sont pas les mêmes selon le sexe. Ainsi, ces trois dernières régions concentrent les plus forts taux de décès chez les garçons, alors que la Bourgogne et le Centre occupent les premiers rangs chez les filles.
La MSN est définie comme étant une "mort subite et inattendue d'un enfant de moins d'un an et normalement au-delà de la période périnatale, qui reste inexpliquée après une investigation approfondie, comprenant une autopsie complète et l'analyse des circonstances de la mort et de l'histoire clinique antérieure".
Le BEH cite une étude européenne regroupant 20 centres selon laquelle 48% des MSN sont attribuées aux couchages ventral et latéral. D'autres études soulignent que le risque de MSN augmente avec l'utilisation de couvertures et de couettes et du fait de l'emmaillotement de l'enfant et du risque d'étouffement qu'il entraîne. Il augmente d'autre part lorsque la température de la chambre est élevée.
Le tabac est un facteur de risque d'autant plus fort que la mère a fumé pendant toute la grossesse. Il diminue lorsque l'arrêt du tabac intervient tôt au cours de la grossesse.
Facteur de risque de MSN aussi, le partage d'un lit avec un adulte, notamment s'il s'agit d'une mère fumeuse ou si les deux parents fument.
En revanche, le partage de la chambre, tout comme l'utilisation de tétines auraient des effets protecteurs.
Voir le précédent article du BEH sur l'usage du cannabis chez les étudiants.