les Français Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier pour la découverte du VIH,
l'Allemand Harald zur Hausen qui a montré la responsabilité de papillomavirus (HPV) dans le cancer du col de l'utérus.
Luc Montagnier, lors d'une conférence internationale à Abidjan, a dédié sa récompense "à tous les malades du sida" et annoncé un "vaccin thérapeutique" d'ici à quatre ans, en ajoutant qu'il cherchait maintenant "des traitements complémentaires qui vont permettre d'éradiquer l'infection ".
"J'avoue que j'étais à 100 lieues de m'attendre à cette nouvelle" a déclaré Mme Barré Sinoussi, ajoutant avoir, après 1983, consacré "entièrement sa carrière à la recherche sur le virus".
La découverte de Françoise Barré-Sinoussi, 61 ans, et du professeur Montagnier, 76 ans, "a été essentielle à la compréhension actuelle de la biologie de cette maladie et à son traitement antirétroviral", selon le comité.
"L'importance de leur travaux doit être considérée dans le contexte de l'épidémie omniprésente dans le monde [33 millions de personnes séropositives actuellement dans le monde] et qui affecte près d'1% de la population", note encore le comité Nobel.
Harald zur Hausen, 72 ans, ancien directeur du centre de Recherches sur le cancer en Allemagne, qui a isolé le "virus du papillome humain" ou papillomavirus (VPH), responsable du cancer du col de l'utérus, deuxième type de cancer le plus répandu chez les femmes a déclaré: "Ce prix signifie beaucoup pour moi parce que d'un côté, c'est un domaine passé de plus en plus au premier plan dans la recherche sur le cancer, c'est-à-dire celui du rôle des agents infectieux dans le cancer, qui a été récompensé".
Le Président de la République, Nicolas Sarkozy a adressé "ses plus vives félicitations" aux trois lauréats du Nobel, et a déclaré que "Ce prix Nobel honore l'ensemble de la médecine et de la recherche biomédicale françaises et européennes. Il est un encouragement à poursuivre les réformes favorisant l'excellence et l'innovation dans le domaine de la recherche" et ajouté que la "découverte du virus du SIDA au début des années 1980 a marqué le début d'une période d'intenses recherches ayant conduit à la mise au point des traitements anti rétroviraux. Aujourd'hui des millions de personnes à travers le monde bénéficient de ces traitements" puis "C'est le premier prix Nobel de médecine attribué à une équipe française depuis celui décerné au Professeur Jean Dausset en 1980".
Un communiqué de son prédécesseur à l'Elysée, Jacques Chirac, précise que l'attribution du Nobel "témoigne de l'importance que la communauté internationale attache à la lutte contre ce terrible fléau qu'est le SIDA. Elle récompense les avancées considérables réalisées sur la maladie, et notamment la mise en place des premiers traitements. Elle couronne également l'excellence et la vitalité de la recherche française ainsi que le remarquable travail effectué par nos chercheurs qui contribuent, chaque jour, à la grandeur et au rayonnement de la France"
Ils recevront leur prix de 10 millions de couronnes suédoises, soit 1.02 million d'euros (à diviser pour moitié à l'Allemand et pour moitié aux deux Français) des mains de Sa Majesté le Roi Carl XVI Gustav de Suède le 10 décembre, date du décès d'Alfred Nobel (1833-1896), industriel suèdois et inventeur de la dynamite.
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