Pour financer la recherche sur les maladies du cerveau - Alzheimer, Parkinson, épilepsie...- et aussi mieux comprendre son vieillissement normal, la Fédération pour la recherche sur le cerveau (FRC) lance aujourd'hui sa huitième édition de sa campagne baptisée "Neurodon".
"Investissez dans l'ordinateur le plus précieux au monde: le cerveau", invite la FRC qui regroupe huit associations ou fondations, dont France Alzheimer, France Parkinson, France AVC (accidents vasculaires cérébraux), Huntington France.
Ces maladies ainsi que notamment l'épilepsie, la sclérose en plaques, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) frappent plus de 1,5 million de patients en France, souligne la FRC, insistant sur l'enjeu que représente le vieillissement cérébral alors que la durée de vie continue de s'allonger.
"Au cours du vieillissement, les neurones ne meurent pas, ils perdent leur fonction ou fonctionnent moins bien, alors qu'au cours des maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer, SLA, Huntington...) les neurones meurent", explique le Pr Etienne Hirsch, vice-président du conseil scientifique de la FRC.
Loin d'être figé une fois son développement achevé, le cerveau est plastique, c'est-à-dire capable de s'adapter, de se réorganiser à tout âge, et cette plasticité peut permettre de compenser certains dysfonctionnements.
Le cerveau compte 1 million de milliards de synapses: 90% de ces connexions reliant entre eux les milliards de neurones se forment après la naissance, souligne le Dr Catherine Vidal (Institut Pasteur). Il fabrique en permanence de nouveaux circuits de neurones, d'où des capacités d'adaptation qui peuvent par exemple, dans le cas de lésions, permettre à l'hémisphère gauche du cerveau de prendre temporairement le relais de l'hémisphère droit, ajoute-t-elle. Ce qui peut aider à récupérer au moins partiellement après un AVC. La stimulation du cerveau favorise l'établissement de nouvelles connexions synaptiques entre neurones et plusieurs études ont montré que des activités sociales ou de loisirs encourageant l'activité cérébrale pourraient avoir un rôle protecteur ou tout au moins retarder les effets de la maladie d'Alzheimer, rappelle la FRC.
Au delà de ces techniques non-médicamenteuses, pour trouver de nouveaux médicaments, il faut d'abord mieux "comprendre glolalement comment le cerveau fonctionne", d'où l'importance de la recherche fondamentale, selon le Pr Hirsch.
En "stimulant un peu trop" les phénomènes de plasticité, certains médicaments peuvent entrainer des effets secondaires, ajoute-il, citant certaines manifestations (mouvements anormaux) dont souffrent des malades de Parkinson après plusieurs années d'un traitement efficace au départ.
Etudier les phénomènes inflammatoires associés à la mort des neurones dans les maladies neurodégénératives, comprendre la circulation de l'information dans le cerveau figurent parmi les pistes de recherches.
Depuis sa création en 2000, la FRC déclare avoir soutenu 126 dossiers de recherche grâce au Neurodon qui a permis de récolter près de 2,3 millions d'euros en 2006 soit dix fois plus qu'en 2000. Les dons peuvent être faits en ligne (www.neurodon.fr ) et les chèques à l'ordre du "Neurodon" FRC, 9 avenue Percier 75008 Paris.
La campagne de collecte se déroule parallèlement à la "semaine du cerveau", programme sur www.frc.asso.fr , par la Société des neurosciences.