Plusieurs syndicats de médecins hospitaliers ont annoncé hier le lancement d'une enquête nationale sur la santé et les conditions de travail des quelque 90.000 praticiens hospitaliers que compte la France.
"L'objectif est de cibler 40.000 praticiens d'ici le mois de septembre", a expliqué le docteur Madeleine Estryn-Behar, directrice scientifique de l'étude Sesmat (Santé et satifaction des médecins au travail), au cours d'une conférence de presse organisée avec des représentants des deux syndicats de médecins hospitaliers, l'INPH et la CPH.
Les médecins hospitaliers devront répondre à un questionnaire détaillé sur leur travail au quotidien, leur satisfaction et leur état de santé.
Plusieurs réactions immédiates:
"On soutient cette initiative, car c'est l'occasion d'améliorer les conditions de travail", a indiqué Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuhf).
"On ne peut plus laisser perdurer des modèles hiérarchiques basés sur le harcèlement et l'humiliation", a-t-il ajouté, en appelant à "briser les tabous sur le taux de suicide chez les médecins, les avortements spontanés des femmes médecins, les collègues qui se tuent en voiture en sortant de garde ou la hausse des arrêts de travail pour dépression".
"Si on veut un bon système de soins, il faut se préoccuper aussi de la santé des médecins", a expliqué Max-André Doppia, secrétaire général du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs (SNPHAR), car "la santé et la satisfaction au travail ont un impact direct sur la qualité des soins", a-t-il souligné.
"Contrairement aux autres pays, en France, il n'y a jamais eu d'étude d'ampleur sur la santé des médecins, cette enquête Sesmat est une première", a-t-il ajouté.
A suivre, les résultats de cette enquête, accessible sur Internet (http://www.presst-next.fr/SESMAT/ ), seront publiés à la fin de l'année.