Quelques jours avant la conférence de presse sur le PLFSS pour 2010, la ministre de la santé et des sports, Roselyne Bachelot-Narquin, avait indiqué qu'elle était favorable à une augmentation significative de 10% chaque année du tabac.
********augmentation prévue pour le tabac
Le ministre du Budget, des Comptes Publics, de la Fonction Publique et de la Réforme de l'Etat, Eric Woerth, a déclaré que le prix des cigarettes allait augmenter "de l'ordre de 6 %", "à la demande des fabricants de tabac" "Pas 10, parce que 10 %, c'est trop", et que cette hausse serait "compatible" avec l'annonce dans quelques jours par le chef de l'Etat du futur Plan cancer.
"Il y a un consensus du côté du gouvernement pour faire 6 %", a pour sa part réagi Bertrand Dautzenberg, pneumologue et résident de l'Office français de prévention du tabagisme (OFT) : "On n'est pas au niveau qui a un effet net sur la santé publique."
Les anti-tabac réclament en effet une hausse constante et annuelle de 10 %, où ils avaient reçu soutien de la ministre de la Santé et des Sports, prenant en compte un rapport sur le tabagisme de l'Académie de médecine. L'Académie a par ailleurs prôné une "neutralisation" des paquets de cigarettes, en imposant aux fabricants des paquets génériques, tous d'une même couleur, sans logo. Elle recommandait à tout le moins de réduire l'effet incitatif des paquets, avec des avertissements en images. La ministre de la Santé et des sports avait indiqué en janvier son intention d' "images-chocs", fin 2009, sur les paquets de cigarettes vendus en France.
L'Alliance contre le tabac, une trentaine d'associations regroupées, reste attentive à "geste fort du président de la République, en cohérence avec les engagements affichés en faveur de la santé publique" de la population.
L'interdiction de fumer dans les lieux publics mise en place par le décret 2006-1386 du 15 novembre 2006 fixant les conditions d'application de l'interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif a permis une réduction à l'exposition de la fumée des autres mais n'a eu que peu d'effets sur la consommation personnelle. Des associations assurent que seule une hausse massive et répétée du prix peut avoir un effet dissuasif sur les fumeurs.
L'OFT tire une nouvelle fois le signal d'alarme, affirmant que les indicateurs du tabagisme actif "ont tous viré au rouge en France". "Sur les huit premiers mois de 2009, la consommation de cigarettes est même de 2,8 % supérieure à ce qu'elle était en 2008, et quasiment identique à ce qu'elle était en 2004", souligne-t-il. L'OFT pointe également une "baisse de 21 % des tentatives d'arrêt du tabac" et une augmentation des taux de fumeurs quotidiens chez les jeunes. "Les mesures politiques prises lors du lancement du premier Plan cancer avaient démontré leur efficacité en termes de santé publique avec une diminution de 1,5 million de fumeurs", rappelle-t-il.
*********Deuxième thème: la tentative de diminution du VIH grace à un dépistage proposé
Le Pr Jean-François Delfraissy, Directeur de l'Agence nationale de recherches sur le SIDA et les hépatites virales (ANRS) est confiant : « le dépistage généralisé du VIH, proposé par la Haute Autorité de Santé (HAS) pourrait être mis en place rapidement. C'est davantage une question de mois que d'années », se satisfait-il. (voir les recommandations intégrales)
Dans son rapport, la HAS propose de généraliser le test de l'infection par le VIH à l'ensemble de la population de 15 à 70 ans, tout en maintenant un dépistage ciblé et régulier de certaines populations à risque : « les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les personnes hétérosexuelles ayant eu plus d'un partenaire sexuel au cours des 12 derniers mois, les usagers de drogues injectables, les personnes originaires d'une zone de haute prévalence, celles qui sont en situation de prostitution » et enfin, « les personnes dont les partenaires sexuels sont porteurs du VIH [....] Tout ce qui peut permettre l'instauration précoce d'un traitement antirétroviral est une excellente chose », indique Jean-François Delfraissy.
De son côté, le Conseil national du SIDA (CNS) avance également un chiffre pour justifier une telle mesure : « en France, 40 000 personnes ignorent leur séropositivité. La moitié des personnes nouvellement diagnostiquées le sont trop tardivement par rapport aux recommandations actuelles d'initiation au traitement. Ce retard au dépistage n'est pas seulement une perte de chances thérapeutiques mais également une opportunité manquée de limiter la transmission du virus ».
Le CNS rappelle que « l'objectif de proposer systématiquement le dépistage à toute la population sexuellement active n'est aucunement synonyme de « dépistage systématique » et encore moins de « dépistage obligatoire ». Il insiste sur le caractère "éclairé et librement consenti du dépistage" [...] "la meilleure arme reste la prévention et le port du préservatif".
******** Troisième thème: campagne de vaccination non obligatoire mais incitative par des lettres adressées au domicile
Sur la santé publique, la ministre de la santé et des sports, Roselyne Bachelot-Narquin, a émis les premiers bons pour des vaccinations contre le virus H1N1, possible par la base de données de l'assurance maladie, autorisée à effectuer cet envoi par le décret 2009-1273 du 22 octobre 2009 autorisant la création d'un traitement de données à caractère personnel relatif à la gestion et au suivi des vaccinations contre la grippe A.
******* Quatrième thème: développement et sanction de la non utilisation des moyens informatiques pour le remboursement
Qui plus est, en ces temps de difficultés financières, si l'on veut avoir les moyens d'agir sur les politiques de santé publique, il est possible de réduire des dépenses qui n'ont plus lieu d'être.
En 1998 fut mis en place le GIP Sésame Vitale qui permet encore aujourd'hui la transmission des Feuilles de Soins Electroniques (FSE). La carte Vitale et la carte de professionnel de santé (CPS) permettent un remboursement plus rapide du patient (7 jours contre 20 pour les feuilles papier) et une réduction des coûts de traitement (0.27 € contre 1.74 €)
Par an, les Caisses Primaires d'Assurance Maladie (CPAM), organisme de droit privé, reçoivent 1,1 milliard de demandes de remboursement, 150 millions de feuilles de soins "papier", dont 110 sont émises par les médecins.
Avec 100% de télétransmission, ce sont plus de 200 millions d'économie possibles par an.
Conséquence attendue : les récalcitrants seront taxés au 1er janvier 2010 de quelques centimes d'euros par feuille papier.
Qui sont les praticiens non encore équipés par la technologie permettant ce traitement informatique? Pour Paris, 43% des gynécologues, ophtalmologistes et obstétriciens ne sont pas équipés et poursuivent par conséquent l'utilisation des feuilles de soins papier. Le directeur de la CNAM, Frédéric van Roekeghem, est favorable, «pour un temps limité», à une aide à l'informatisation des cabinets médicaux.
Des incitations existent déjà à hauteur de 0.07 € par FSE pour les médecins, 0.05 € pour les pharmaciens ; 275 € par an pour les dentistes et 300 € pour les infirmiers qui télétransmettent à plus de 70%.