Deux médicaments largement utilisés pour traiter des diabètes tardifs pourraient doubler les risques d'insuffisance cardiaque, selon une étude publiée jeudi dans la revue Diabetes Care.
Cette étude dirigée par Sonal Singh, professeur en médecine interne au Centre médical baptiste de l'Université Wake Forest en Caroline du Nord, a été menée auprès de 78.000 patients soignant des diabètes de type II avec de l'Avandia ou de l'Actos.
Elle montre, selon ses auteurs, que la prise de ces médicaments accroit les risques d'insuffisance cardiaque de 100% et qu'un malade sur 50 traités sur une période de 26 mois en souffrira.
Depuis la mise sur le marché de ces médicaments, leurs fabricants ont mis en garde les patients à risque ou avec des antécédents cardiaques, et averti que les malades qui associent ces médicaments à de l'insuline ont davantage de risques de complication.
Mais, selon l'étude publiée par Diabete Cares, ces effets négatifs se produisent aussi sur des patients ne présentant aucun risque, et même sans association d'insuline, ainsi que sur de jeunes patients et cela quelque soit le dosage.
En moyenne, les malades développent ce type de complication à peine 24 semaines après le début du traitement, rapportent les auteurs de l'étude.
GlaxoSmithKline, qui commercialise Avandia aux Etats-Unis depuis 1999 et en Europe depuis 2000, a minimisé ces découvertes. Actos est fabriqué par la société Takeda Pharmaceutical
"Les risques d'insuffisance cardiaque chez les diabétiques, et notamment lorsqu'ils utilisent ces médicaments, sont bien connus et clairement identifiés dans les informations de prescription fournies aux médecins", a déclaré la société dans un communiqué.
Le médicament du géant pharmaceutique GSK avait déjà été mis en cause par une étude publiée en mai dans une revue médicale américaine, selon laquelle il augmentait les risques de crise cardiaque de 43%.
Voir aussi le thesaurus des interactions médicamenteuses.