Huit organisations d'infirmières des secteurs libéral, hospitalier et scolaire avaient appelé à la grève et à une manifestation générale aujourd'hui, pour demander la reconnaissance de leur diplôme à un niveau licence bac+3, ainsi qu'une revalorisation salariale.
Six syndicats - CI, le Sniil (secteur libéral), la CNI, Sud Santé sociaux (salariés des cliniques et hôpitaux), le Snics-FSU et le Snies-Unsa éducation (Education nationale) - l'association des infirmières de blocs opératoires (Unaibode) et des cadres (Atout cadre de santé) sont à l'origine de cette journée d'action.
Les infirmières, au nombre de 2.500 selon les organisateurs, ont commencé à manifester vers 14H00, à Paris.
La CGT et le syndicat étudiant Unef étaient également représentés dans le cortège, qui défilait sous le soleil, derrière une banderole de tête indiquant "Infirmiers, c'est un choix, la licence, c'est un droit".
La manifestation, partie de Montparnasse, se rendait vers le ministère de la Santé.
Les infirmières, la plupart en blouses blanches et tenant des ballons colorés, chantaient des slogans tels que "Et 1, et 2 et Bac + 3 !" et "Infirmiers mal formés = patients mal soignés"apparaissait sur les banderoles. "Nous manifestons pour la troisième fois - après le 14 mars et le 3 avril - pour demander la reconnaissance de notre formation à Bac +3, une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail", a déclaré François Izard, président de la Coordination nationale infirmière (CNI). "Une délégation doit être reçue dans l'après-midi par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et nous attendons qu'elle nous confirme l'ouverture de négociations pour la reconnaissance de notre diplôme. C'est impératif qu'on ait une réponse aujourd'hui, sinon le mouvement va se durcir !".
Quelques rassemblements sont aussi prévus dans des grandes villes comme à Marseille, Lyon, Lille, Toulouse, Bordeaux, Caen, Nantes, Grenoble, selon la CNI.
Etudiants et professionnels infirmiers entendent réclamer la "reconnaissance de la formation initiale à un niveau licence (Bac+3) avec intégration de la filière infirmière dans un parcours universitaire LMD (licence, master, doctorat)".
Actuellement, les étudiants infirmiers effectuent trois ans et quatre mois d'étude et stages, avant d'obtenir un diplôme seulement reconnu à niveau bac+2, alors que le Deug n'existe plus.
Pendant la campagne électorale, le candidat Nicolas Sarkozy avait souhaité, dans une lettre adressée au principal syndicat d'infirmières scolaires (Snics-FSU), "que les négociations (...) puissent aboutir dans les meilleurs délais", en particulier sur "la reconnaissance du diplôme infirmier au niveau de la licence (Bac+3)". De cette reconnaissance au niveau licence devrait découler une revalorisation salariale, estiment les syndicats.
Les infirmières dans les hôpitaux publics n'ont "obtenu aucune revalorisation lors du dernier protocole d'accord du 19 octobre 2006, tout comme d'ailleurs dans le secteur privé", souligne Sud Santé sociaux, qui déplore "la smicardisation de la profession".
Une infirmière hospitalière gagne en moyenne 1.400 euros bruts mensuels en début de carrière et 2.300 en fin de carrière, selon la CNI.
Tous mettent en garde contre la désaffection des étudiants vis-à-vis de cette profession et l'aggravation de la pénurie d'infirmières.
Deux organisations d'infirmières libérales seront aussi présentes. "Nous ne mettrons pas en avant les honoraires, mais la reconnaissance universitaire", a précisé le syndicat Convergence Infirmière (CI). Les infirmières libérales viennent d'obtenir une revalorisation de leurs honoraires en deux phases, en 2007 puis en 2008 sous conditions. La première étape, qui interviendra au 1er juillet, correspond à une augmentation du revenu net de 6%.
Toutes catégories confondues, on compte près de 500.000 infirmières en activité, selon les syndicats.
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