A l'occasion de la Journée mondiale de l'asthme qui se tient aujourd'hui, l'Association Asthme et Allergies veut faire passer le message. Asthmatiques : bougez, c'est possible !
L'asthme n'est pas une contre-indication au sport. Il est important une fois pour toutes, de tordre le cou à cette idée fausse. C'est même tout le contraire, puisque le sport est fortement conseillé aux asthmatiques !
Mark Spitz, Miguel Indurain... un nageur américain et un cycliste espagnol ont en commun d'être asthmatiques. Parce qu'elle était asthmatique et pour combattre sa maladie, la triple championne olympique Dawn Fraser a commencé la natation à l'âge de 10 ans. Objectif atteint. Quant à Mark Spitz avec son fabuleux record de 7 médailles d'or aux JO de 1972, il a fait litière des préjugés selon lesquels l'asthme empêcherait de faire du sport.
Ce n'est pas un hasard si de nombreux nageurs sont asthmatiques ou anciens asthmatiques : la natation leur est particulièrement recommandée. Mais si la maladie est bien contrôlée, aucun sport n'est contre-indiqué hormis la plongée sous-marine avec bouteilles. Pour la raison évidente qu'en cas de crise, il serait impossible de prendre un traitement.
Malheureusement, la pratique sportive n'est ni assidue ni répandue chez ces patients. Il reste beaucoup à faire et dans les établissements scolaires par exemple, les dispenses sont encore trop nombreuses. Dans tous les pays, sans exception.
L'impératif numéro 1, c'est de suivre scrupuleusement le traitement de fond prescrit par le médecin. Nul en effet n'a envie de s'astreindre à un traitement médical quand il ne souffre pas. Les enfants moins que quiconque, alors que c'est un pré-requis fondamental. Une bonne maîtrise de la maladie est en effet primordiale. L'inflammation chronique des bronches, responsable des crises, doit être jugulée pour permettre une pratique sportive confortable.
Les asthmatiques doivent particulièrement veiller à doser leur effort en fonction de leur confort respiratoire. Plus de 3 patients sur 4 sont en effet victimes de ce que les médecins appellent un asthme d'effort qui se manifeste par un essoufflement, une toux, des sifflements.
A l'arrêt de l'effort, voire 5 à 15 minutes plus tard, les bronches se contractent. Et c'est cela qui peut provoquer une crise. Rien à voir avec ces essoufflements importants qui apparaissent durant l'exercice, pour régresser spontanément à l'arrêt.
Quand il est connu, l'asthme d'effort peut être prévenu efficacement par la prescription de médicaments et par le respect de précautions élémentaires :
Commencer et terminer l'exercice de façon progressive ; inspirer par le nez ; expirer à l'effort plus lentement qu'à l'inspiration, en privilégiant la respiration abdominale ; ne pas oublier de boire avant et après l'effort ; et enfin, prendre garde aux facteurs déclenchant : pollution atmosphérique, présence de pollens, temps froid et sec.
En fait, le seul moment où la pratique d'un sport est réellement déconseillée à l'asthmatique, c'est en cas de forte pollution. L'Association Asthme et Allergies insiste beaucoup aussi, sur un point auquel nous ne pensons pas toujours. Pratiquer une activité physique, cela ne signifie pas obligatoirement pratiquer un sport à proprement parler. On peut prendre beaucoup de plaisir à marcher, à se promener, à jouer avec ses enfants ou petits-enfants sans pour autant, être adepte d'une discipline. L'important, c'est de bouger !
A l'occasion de cette journée, l'association a édité une brochure dans laquelle vous pourrez évaluer le niveau de contrôle de votre asthme. Vous pouvez la télécharger en cliquant ici.
L'arme de choix, ce sont les corticoïdes par voie inhalée. Ils ont permis une baisse considérable de la mortalité. Lorsqu'ils ont atteint leurs limites, les médecins ont deux options ;
*les broncho-dilatateurs à longue durée d'action, utilisés pour dilater les bronches sur le moyen à long terme. Ils n'ont en revanche aucun effet anti-inflammatoire. Ils n'agissent donc pas sur la cause de la maladie. Voilà pourquoi ils doivent toujours être associés à un corticoïde ;
*les anti-leucotriènes. Ces médicaments pris en association avec les corticoïdes, sous forme de comprimés, agissent sur une autre voie de l'inflammation bronchique ;
en cas de crise ou de difficulté passagère, on utilise aussi des bronchodilatateurs à courte durée d'action. Le plus connu est la Ventoline mais il en existe bien d'autres.
En France en principe, les bronchodilatateurs ne sont jamais utilisés sans cortisone.
La broncho-pneumopathie chronique obstructive, la BPCO est souvent confondue avec l'asthme. Or il s'agit de deux affections bien distinctes.
L'asthme est provoqué par une inflammation chronique, et donc un épaississement des bronches. Ses symptômes varient d'un jour à l'autre. Et souvent, ils sont plus aigus la nuit que le jour. Plusieurs facteurs comme les allergènes, un air froid et sec et certaines infections virales peuvent être impliqués dans le processus inflammatoire. Lequel, crise après crise, entame le capital respiratoire. En fait, il n'y a pas un asthme mais des asthmes. Chaque asthmatique développe son tableau clinique : toux, sifflements dans la poitrine, sensation d'essoufflement voire d'oppression... Mais ce n'est pas régulier. La maladie se traduit différemment d'un patient à l'autre.
La BPCO elle, est caractérisée par une obstruction des bronches et une destruction du tissu pulmonaire. Ce que les spécialistes appellent un emphysème. A long terme, la maladie expose à un réel handicap au quotidien. Elle force les malades à réduire leur activité. Par ailleurs une insuffisance cardiaque peut rapidement s'installer, provoquant des complications souvent fatales.
Mais avant d'en arriver là, le début de la maladie est insidieux. Et les symptômes banalisés. Ce qui explique que le diagnostic soit souvent tardif. Une fois la maladie installée, il n'est plus possible de retrouver une capacité respiratoire normale. Cependant l'arrêt du tabac permet de freiner l'aggravation de la maladie, tandis que les traitements actuels améliorent les symptômes.