Le nouveau président du Conseil national de l'Ordre des médecins, Michel Legmann, s'est déclaré partisan de mesures "incitatives" pour les permanences médicales et l'installation des médecins dans les zones souffrant d'un déficit médical.
"Nous sommes partisans de tout ce qui est incitatif et opposés à tout ce qui est coercitif", a déclaré devant la presse le Dr Legmann, élu hier à la tête de l'Ordre.
"Pour le moment les incitations paraissent minces" en ce qui concerne la rémunération de la permanence des soins, a-t-il estimé, invitant à "arrêter de mégoter".
Jugeant "inadmissibles" les refus de soigner des bénéficiaires de la CMU, il a déclaré ne pas avoir été informé de problèmes récents.
Interrogé sur l'ampleur de certains dépassements d'honoraires, il a estimé que les honoraires devaient être fixés avec "tact", en fonction de leur conscience, par les médecins (de secteur 2 à honoraires libres).
Pour lui, il y a un décalage "entre la faculté de remboursements de l'Assurance maladie et la valeur des actes de professionnels de santé" ayant reçu jusqu'à "quinze ans de formation".
Estimant que la formation médicale privilégie trop les sciences "au détriment d'une formation d'humaniste", le Dr Legmann, qui a été un des responsables de la campagne nationale de dépistage du cancer du sein dans les Hauts-de-Seine, a relevé que des "générations entières n'ont pas eu de formation en psychologie". Une nécessité pour savoir "comment annoncer une mauvaise nouvelle" à un patient chez qui, par exemple, vient d'être diagnostiqué un cancer, a-t-il ajouté.
Il se dit également favorable à une sélection "si possible dès le bac" des futurs étudiants en médecine, pour "qu'on ne laisse pas des milliers de jeunes aller dans le mur" comme avec le système actuel de sélection au terme de la première année d'études de médecine.