Le diagnostic de l'embryon aux Etats-Unis pour choisir le sexe du bébé dans 9% des cas
La loi française interdit le diagnostic préimplantaoire (DPI) pour choisir le sexe de son enfant à l'exception d'une maladie incurable qui ne se développerait que chez des sujets d'un sexe déterminé (souvent les hommes).
Aux Etats-Unis, la question posée pour un DPI est : Garçon ou fille? Près de la moitié des cliniques américaines spécialisées dans la stérilité et qui proposent un diagnostic pré-implantatoire de l'embryon (DPI) offrent la possibilité aux couples de choisir le sexe de leur enfant, selon une étude publiée mercredi sur le site en ligne du journal américain "Fertilité et Stérilité".
Selon ces résultats, aux Etats-Unis, 9% des DPI réalisés en 2005 l'ont été sans raison médicale, dans le seul but de choisir le sexe de l'enfant.
Par ailleurs, choisir de faire un enfant dont le sang de cordon ombilical soit compatible avec un aîné très malade dans le seul but de le soigner est une technique utilisée dans seulement 1% des diagnostics en 2005.
Dans leur majorité, les couples ont recours au DPI pour de bonnes raisons, notamment pour éviter de donner naissance à un enfant porteur d'une maladie grave, explique le Dr William Gibbons, directeur d'une clinique spécialisée dans la stérilité à Baton Rouge (Louisiane), et président de la Société de technologie d'assistance à la reproduction. De ce fait, "des milliers de bébés qui ont vu le jour ne présenteront jamais de maladies mortelles ou/et génétiques graves. C'est une bonne chose", a-t-il estimé.
Cependant, les conclusions de l'étude confirment aussi une partie des craintes des défenseurs de l'éthique, notamment la recherche de plus en plus fréquente par les Américains de "bébés sur mesure", pas uniquement indemnes d'anomalies médicales, mais possédant aussi certaines caractéristiques souhaitées. Presque une "sorte d'aryens" nouvelle génération !!!
L'étude était conduite par Susanna Baruch, avocate au centre de génétique et d'affaires sociales de l'Université Johns Hopkins à Washington, avec la coopération de la société de médecine reproductive. Elle implique une étude en ligne de 415 cliniques, parmi lesquelles 190 ont répondu. Les cliniques étaient interrogées sur le DPI, qui peut être réalisé dans le cadre d'une fécondation in vitro. Les ovules et les spermatozoïdes sont mélangés en laboratoire, et le résultat de cette fécondation directement implanté dans l'utérus. Une seule cellule provenant d'un embryon de trois à cinq jours est retirée pour permettre à ses gènes d'être analysés.
Environ une fécondation in vitro sur 20 enregistrées l'an dernier aux Etats-Unis est passé par le DPI. Dans les deux-tiers des cas, il s'agissait de détecter les anomalies susceptible d'empêcher un développement normal de l'embryon et qui condamnent la tentative de grossesse.
Dans 12% des cas, le diagnostic pré-implantatoire ne servait qu'à détecter l'anomalie d'un gène isolé, comme celui responsable de la mucoviscidose. Et dans 3% des cas, à détecter des anomalies en grande majorité masculine, parce que les hommes ne possédent qu'une copie de certains gènes.
Mais 42% des établissements qui proposent un DPI disent l'avoir pratiqué pour des raisons non-médicales. Près de la moitié d'entre eux disent qu'ils pourraient proposer le choix du sexe de l'enfant dans le cas d'un deuxième, troisième ou quatrième enfant.
De nombreux pays ont interdit le DPI à des fins autres que médicales. Et beaucoup de gens viennent aux Etats-Unis pour y avoir recours.
Sur le Net: Reproductive medicine society: http://www.asrm.org